Les Memphis Grizzlies et les New Orleans Pelicans sont au centre de rumeurs insistantes sur une possible relocalisation. Coincées dans de petits marchés et confrontées à une base de fans en recul, les deux franchises pourraient bientôt faire leurs valises.
Deux franchises en zone rouge
La NBA travaille depuis plusieurs saisons sur un projet d’expansion, avec Seattle et Las Vegas dans le viseur. Mais en parallèle, l’option d’un déménagement de franchises existantes refait surface. D’après Sports Illustrated, deux noms circulent dans les coulisses : Memphis et New Orleans.
Les deux équipes partagent plusieurs faiblesses structurelles : petits marchés, faible taux de remplissage, et surtout des contrats d’exploitation de leur salle qui expirent d’ici la fin de la décennie. À Memphis, des places ont été bradées à deux dollars pour remplir les tribunes. Et les Pelicans, malgré des campagnes compétitives, peinent toujours à créer une dynamique durable avec leur public.
Ja Morant, une bombe à retardement
La situation des Grizzlies est encore plus explosive avec la frustration grandissante de Ja Morant. Le joueur star de la franchise vient d’écoper d’une suspension d’un match après un accrochage avec le coach Tuomas Iisalo. Lors d’une conférence de presse glaciale, il a résumé son état d’esprit en un mot : “non”, lorsqu’on lui a demandé s’il retrouvait du plaisir sur le terrain.
Ses performances récentes traduisent un désengagement flagrant. En attaque, il ralentit le jeu, hésite, s’efface dans les moments décisifs. Plusieurs analystes et anciens joueurs comme Draymond Green, Blake Griffin ou Danny Green y voient une forme de protestation silencieuse contre son coach et son utilisation sur le terrain.
Un coach direct, un joueur à la dérive
Arrivé récemment à la tête des Grizzlies, Tuomas Iisalo applique une philosophie sans filtre : honnêteté brutale et gestion stricte des rotations. Une méthode qui a fonctionné en Europe, mais qui semble heurter la sensibilité de Morant. L’écart entre les deux hommes grandit, au point que certains observateurs mettent en doute la possibilité de rétablir la relation.
Pendant ce temps, les statistiques de Morant chutent : 40,6 % de réussite, 15,6 % à trois points, 29,5 minutes de moyenne. Un vrai coup d’arrêt pour un joueur autrefois dans la course au MVP.
L’équilibre instable d’une franchise fragile
Malgré les tensions, les Grizzlies n’envisagent pas de se séparer de Morant. Il reste l’icône locale, le joueur pour lequel les fans se déplacent. Et dans une ville où la franchise peine à remplir sa salle, son aura est encore précieuse.
Le management croit toujours en un duo Morant – Jaren Jackson Jr. capable de porter Memphis au sommet, surtout avec le retour des blessés et un effectif renforcé par les picks obtenus dans l’échange de Desmond Bane avec Orlando.
Mais une chose est claire : il n’y aura plus de coach à sacrifier, plus de système à modifier. Le prochain mouvement sera soit un rachat total du projet par Morant… soit un point de rupture.
Relocalisation : une menace silencieuse mais réelle
La NBA ne parle jamais ouvertement de relocalisation, mais les faits sont là. Memphis et New Orleans sont régulièrement évoquées comme des cibles, avec des arènes vieillissantes, peu de sponsors et un ancrage local fragile.
Seattle et Las Vegas attendent leur tour. Et si l’expansion devait tarder, un transfert de franchise pourrait devenir le raccourci le plus simple pour la ligue.
